Fantin-Latour au pilori

Par Jacques Roux
J’ai précédemment (15 juillet 2023) rendu compte de l’interprétation fantaisiste d’un tableau de Fantin-Latour par une intellectuelle américaine invitée par les organisateurs de l’exposition « A fleur de peau » (2016/2017). Il se trouve que ces organisateurs se révèlent eux-mêmes, dans leurs propos et publications, d’une légèreté telle qu’on en est en droit de suspecter tant leur honnêteté que leur légitimité dans le champ de l’art. Nous en voulons pour preuve la façon désinvolte, méprisante pour le public autant qu’à l’égard du peintre, dont ils ont rendu compte de la nature et du nombre des photographies constituant les archives confiées par sa veuve, Victoria Dubourg, au Musée de Grenoble. Détail qui a son importance puisque la thématique de l’exposition reposait niaisement et vicieusement sur les photos de nu retrouvées dans ces archives et isolées de leur contexte. Comme si le peintre s’était complu à « collectionner » (je cite) des clichés de femmes nues. Comme si, dans les archives léguées par sa veuve, il n’y avait pas d’autres photographies, en plus grand nombre, représentant des œuvres d’art. La présence de ces reproductions d’œuvres d’art change en effet le statut du dossier « Photos de nu ». De « collection » marginale il redevient partie d’un ensemble : l’outillage iconographique du peintre. L’exposition « A fleur de peau » repose sur ce qu’en d’autres lieux on nommerait une « arnaque ». Elle prend ici, portés par des Conservatrices oublieuses des exigences de leur profession, les habits d’une pudeur offensée et qui, tout en se voilant la face, exposent en plein jour les vilaines photos des vilaines dames nues dont le peintre le plus austère de notre histoire se serait repu en secret. Suivez le guide.
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