Relire Hôtel Lux d’Arkadi Vaksberg : la thèse de la « machine stalinienne » à l’oeuvre contre Willi Münzenberg

Michel Jolland
La relecture d’Hôtel Lux (1), ouvrage du journaliste et écrivain russe Arkadi Vaksberg (1927–2011), s’impose à quiconque s’intéresse à l’histoire du communisme et aux mécanismes répressifs du stalinisme. Dans cette étude, Vaksberg met en lumière, à partir de documents extraits des archives secrètes soviétiques, le fonctionnement interne de la machine de terreur orchestrée par Staline. Son expérience de la vie quotidienne en URSS, son acharnement à dénoncer certaines dérives criminelles, sa plume engagée, confèrent à son analyse une portée singulière. Vaksberg ne regarde pas le système soviétique comme une entité extérieure, mais comme une partie de lui-même, de son histoire familiale, politique, intellectuelle. Et pour nous la relecture d’Hôtel Lux s’impose d’autant plus que, parmi les affaires décortiquées au fil de l’ouvrage, figure le cas Willi Münzenberg, personnalité bien connue au Mas du Barret. Le récit, riche en informations inédites enfouies dans les coffres-forts du Komintern, concerne notamment le drame du bois du Caugnet à Montagne en 1940. Au-delà, le livre montre que Münzenberg ne se réduit pas à la vision occidentale d’une personnalité qui pèse sur la scène politique internationale de l’entre-deux guerres grâce à ses talents et ses engagements. Sous l’ère stalinienne, explique Arkadi Vaksberg, un communiste disposant comme lui de fonctions et de pouvoirs importants était inéluctablement voué à un destin tragique.
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