Gainsbourg au piano

Par Jacques Roux
L’image est plutôt rare : Gainsbourg au piano, dans un film. Il existe une autre séquence, appréciée des amateurs, dans « La romance d’un voleur de chevaux » d’Abraham Polonsky (1971). Gainsbourg y interprète au piano, pour la jolie Marilu Tolo (à qui, dans la vraie vie, il dédia en 1966 : « Dis-moi, as-tu déjà aimé Marilu ? ») sa « Noyée », délicate et sombre ballade, hommage façon Gainsbourg à l’Ophélia de Rimbaud. On le voit aussi enregistrer, mais en studio, seul au micro, « Requiem pour un con » dans une scène percutante du « Pacha » de Lautner (1968) ; il y croise, sans un regard, Gabin venu enquêter auprès de ses musiciens. Deux monstres sacrés, une ellipse, beauté du cinéma : l’instant fugitif immortalisé. En fouinant un peu on trouve sur Internet quelques extraits de sessions dans lesquelles il joue en trio avec Elek Bacsik (guitare) et Michel Gaudry (basse), séquences précieuses dont la date reste indéterminée mais nous sommes certainement dans les années 60 : le disque enregistré avec Bacsik et Gaudry, « Confidentiel », est sorti en 1963. Or il se trouve que notre illustration est extraite d’une réalisation datant de la même année, signée Jacques Poitrenaud. Il s’agit de « Strip-Tease », qui relevait de la catégorie « film grand public », et n’a pas laissé de souvenir impérissable. Il mérite pourtant qu’on s’y attarde, nous allons voir pourquoi.
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